Vie de forains - De poétique, la fête foraine est devenue technologique
publié le 29.08.2010 - 04h00 - Le Progrès.fr
À Saint-Genest-Malifaux, c'est jour de vogue. Une semaine après le tragique accident survenu à Chavanay, les forains redoublent d'attention et affirment leur professionnalisme.
À Saint-Genest-Malifaux, le maire, Daniel Mandon, préside la commission de sécurité à laquelle sont invités les pompiers, EDF, les gendarmes ou encore le représentant de la préfecture pour vérifier si les règles élémentaires de sécurité sont respectées. Mais « la responsabilité n'exclut pas le risque », tempête Daniel Mandon, qui affirme assumer pleinement ses responsabilités. Ce week-end, à Saint-Genest-Malifaux, les forains avaient tous en tête le drame de Chavanay, où un jeune homme de 19 ans est décédé par électrocution le week-end dernier.
À Saint-Genest-Malifaux, la fête sera pourtant belle ce week-end. Chenille, autos tamponneuses, manèges pour enfants, jeux d'adresses et tir à l'arbalète devraient faire oublier, durant quelques heures, les dures réalités de la vie.
Frédéric Paillas
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« De poétique, la fête foraine est devenue technologique »
Daniel mandon, Maire de Saint-Genest Malifaux et sociologue
« J'ai toujours été un ardent défenseur des vogues, des fêtes foraines, au même titre que des bistrots. Les vogues rythment la vie des villages. Celle de Saint-Genest-Malifaux se déroule le dimanche qui suit la Saint-Barthélémy. C'est une tradition bien ancrée dans nos campagnes. Et si je suis un ardent défenseur des fêtes foraines, c'est aussi parce qu'elles sont un formidable lien entre les générations. On y voit des enfants avec leurs grands-parents, des jeunes, des moins jeunes qui sortent et se retrouvent en famille, entre amis. Mais la fête a bien changé. On a tellement voulu aseptiser la vie sociale, qu'on ne sait plus faire la fête, simplement. Du coup, la fête d'hier n'a plus rien à voir avec celle d'aujourd'hui. De poétique, la fête foraine est devenue technologique. Elle ne s'adresse plus aux cinq sens. Elle s'adresse aujourd'hui au sens cénesthésique, celui que gère le vertige. Alors, ne tuons pas la fête. Car la fête naît de nos aspirations à revivifier notre capacité de fantaisie, notre imagination créatrice et notre art de vivre ensemble ».